Le Chef de l’Etat s’est ensuite recueilli devant le cercueil de Papa Wemba sur lequel il a déposé des insignes relatifs à cette décoration, avant de serrer la main à Mme Marie-Rose Luzolo, alias Amazone, la veuve et aux enfants du défunt. Parmi l’assistance figuraient les présidents du Sénat Léon Kengo wa Dondo et de l’Assemblée nationale Aubin Minaku, le Premier ministre Augustin Matata Ponyo et les membres de son gouvernement, les officiers supérieurs et généraux des FARDC et de la Police nationale congolaise, les artistes-musiciens congolais et les membres de la famille, les amis ainsi que les connaissances de l’illustre disparu. Pendant ce temps, une foule impressionnante de curieux suivait le déroulé de la cérémonie à partir de l’esplanade du Palais du peuple.
Intervenant pour la circonstance, le représentant des artistes-musiciens, Nyoka Longo a remercié le Chef de l’Etat d’avoir pris en charge l’organisation matérielle et financière des obsèques de Papa Wemba. Il a reconnu que Shungu Wembadio a été d’un apport considérable dans la création de l’orchestre Zaiko Langa Langa, ajoutant que son adhésion à cet ensemble musical a été un détonateur et une source d’inspiration et que la dénomination « Langa Langa » répond de son initiative personnelle.
Nyoka Longo a salué la mémoire de son compagnon dont il a reconnu les mérites artistiques en tant que chanteur compositeur et maitre d’école. Le ministre de la Culture et arts, Banza Mukalayi Sungu, prenant la parole pour la circonstance, a loué les multiples et exceptionnelles qualités de Papa Wemba, notamment en ce qui concerne l’art vestimentaire, l’art de bien paraître, lui qui s’appelait « roi de la sape » et le souci de la relève pour avoir formé et encadré les jeunes musiciens.
« Papa Wemba était foncièrement patriote », a-t-il dit, ajoutant qu’il épousait toutes les causes, en citant comme exemple les chansons qu’il avait composées pour demander l’éradication de l’apartheid en Afrique du Sud et la libération de Nelson Mandela.
En vue perpétuer la mémoire de Papa Wemba, Banza Mukalayi Sungu s’est proposé de soumettre au gouvernement un projet de construction d’une salle de spectacles moderne à laquelle sera annexé un musée qui comprendra tous les effets de Papa Wemba.
Il a en outre indiqué avoir entamé des pourparlers avec l’UNESCO pour la reconnaissance et l’insertion de la «Rumba » sur la liste du patrimoine immatériel mondial de l’humanité. Bien plus, il a déclaré que le ministère de la Culture et des arts envisage d’introduire, à la demande de beaucoup de mélomanes, auprès de la haute hiérarchie la réclamation selon laquelle « la date du 24 avril » soit proclamée « la journée de la musique congolaise ».
Aussitôt la cérémonie terminée, les organisateurs des obsèques ont déplacé la dépouille de Papa Wemba vers l’avenue Kandakanda, au quartier Matongé, où il a vécu et commencé la musique
Les obsèques de Papa Wemba inscrites sous le signe de la solidarité en RDC
La fille ainée de l’artiste chanteur, Jules Shungu Wembadio, Telia Shungu, a, au nom de la famille du défunt, remercié le Chef de l’Etat, Joseph Kabila et l’ensemble du gouvernement pour leur engagement dans l’organisation des obsèques dignes de Papa Wemba.
Elle a indiqué que ces obsèques s’inscrivent sous le signe de solidarité, d’amour et de pardon, invitant l’assistance et les nombreux fans et sympathisants de Papa Wemba d’honorer la disparition de cette « star » congolaise en souvenirs de ses qualités d’homme social serviable, culturel et de père de famille qui assuré une bonne éducation à sa progéniture.
Pour dissiper les malentendus et les rumeurs qui circulaient, la fille du défunt a rassuré les uns et les autres en ce qui concerne santé de son père, Papa Wemba. Avant son départ pour Abidjan, « Papa était en bonne santé », a-t-elle déclaré citant le médecin traitant du défunt. Elle a en outre ajouté que s’il n’était pas en bonne santé, ma mère et moi-même ne l’aurions pas laissé partir pour Abidjan
Jules Shongo Wembadio Pene Kikumba, dit Papa Wemba, né le 14 juin 1949 dans le Sankuru (centre de la République démocratique du Congo) est décédé le 24 avril dernier à la suite d’un malaise qui l’a affaissé au moment où il prestait à la 9è édition du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (FEMUA) à Abidjan.
La Cote d’Ivoire avait fait de cet artiste congolais Commandeur à titre posthume de l’Ordre national du mérite au cours d’une veillée artistique au palais de la culture de Treichville (Sud d’Abidjan). Cette distinction a été remise à son épouse Maman Maria Rosa dite Amazone.
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